John Bogota The Ghettoblaster
Artiste & producteur Dj
Originaire de Sainte-Marie en Martinique, John a vécu son enfance dans le 91, dans le légendaire triangle des Bermudes : Évry, Grigny, Corbeil. Grâce à ses aînés, il découvre le hip-hop en 1984 avec Sidney dans l’émission "Hip Hop" et le smurf, sans pour autant faire le lien tout de suite avec le rap, qu’il découvre vraiment en 1987, à tout juste 10 ans.
Son oncle lui offre quelques CDs en lui disant de bien écouter ce courant musical, que cela allait changer l’avenir de la musique. Ça vient des rues de New York, le son est brut, fat, linéaire. C’est Boogie Down Productions, Professor Griff, Eric B. & Rakim, Public Enemy… Le choc est total, la connexion instantanée : c’est l’underground new-yorkais qui va définitivement sculpter son oreille.
Mais John n’est pas juste un passionné de hip-hop. Il est né dans le son. Chez lui, la musique coule des murs. Son père, surnommé "Audio", faisait trembler les maisons avec sa sono. Comme tout Antillais qui se respecte, il possédait une discothèque massive et éclectique : du compas haïtien (Frères Déjean, DP Express, Volo Volo), de la salsa et du latin jazz (Tito Puente, Celia Cruz, Ray Barretto, Fania All Stars), mais aussi des classiques de l’Afrique dansante (Zaïko Langa Langa, Aurlus Mabélé…).
Enfant, ses parents lui transmettent l’héritage du groove à travers des artistes comme Michael Jackson, Kool and the Gang, Sade, Marvin Gaye.
Cette richesse musicale forge un univers unique : un hip-hop baigné dans les racines afro-caribéennes, teinté de chaleur, de rythme et de révolte.
Le déclic technique arrive dans les années 90 : son oncle, musicien, l’initie au studio. Jeune, curieux, John le suit dans toutes ses sessions. Et quand vient le temps de créer, il se met à la tâche : TR-505 de Roland, synthétiseur D-50, et le mythique Atari ST avec Pro 24 de Steinberg deviennent ses premières armes.
Le rap français entre alors dans sa vie, avec un autre déclic : le jour où son cousin Selecta Mike Havana lui fait écouter Radio Nova, via Lionel D et Dee Nasty. Il découvre IZB, Ministère A.M.E.R., Delors… Les deux cousins se mettent à rapper ensemble.
Le groupe Pacific Sud naît, mais laisse vite place à Dafiesta Crew.
John sillonne alors les scènes locales de Évry et des alentours. Il fait partie des JAD (Jeunes Action Danse), une asso qui diffuse la culture hip-hop.
À la fin du collège, il baigne dans la culture "Yo! MTV Raps", ce qui renforce encore son éducation musicale : Big Daddy Kane, Gang Starr, Kurious, Black Moon…
À peine entré au lycée, il entend "Mass Appeal" de Gang Starr. C’est une révélation. Le scratch de DJ Premier le fascine, il tombe amoureux de la discipline et s’y met sérieusement. Ses références deviennent Pete Rock, DJ Premier.
En 1994, le hip-hop bat son plein. Il fait alors une rencontre qui va tout changer : Zaer. Entre eux, une alchimie naturelle. Les deux opèrent ensemble et fondent Rockstreet – Fabrikant2Beat, un collectif de scratcheurs et de rappeurs. Ensemble, ils acquièrent un sampler Akai S2000, et la légende commence pour les deux amis.
Aujourd’hui, John Bogota aka The Ghettoblaster, c’est un artisan du beat, nourri par le passé, ancré dans le présent, tourné vers un futur où l’authenticité ne meurt jamais.







